Jessy 1

Un patron joue au chat et à la souris avec la fille d’un délégué syndical. Écrit en collaboration avec une correspondante, j’ai gardé l’alternance des textes.

—– Talis Cat —–

J’aime ces Garden Party. Se fondre dans la masse est reposant, même si de nombreux regards restent braqués sur moi et qu’il y a toujours des lèche-bottes pour vous ruiner le plaisir. J’entends un groupe d’invités arriver. Ah, il y a eux aussi… Ces ouvriers… Et surtout leur leader. Chartier, un nom de bouseux pour un bouseux. J’espère qu’il ne va pas encore me bassiner avec ses revendications syndicales. Blablabla, droit du travail, blablabla, respect du travailleur. Imbécile. Si je n’étais pas là pour prendre les bonnes décisions ils seraient tous au chomage…

Tiens il a amené sa fille. Mignonne. On a bien l’impression qu’il a du batailler pour qu’elle n’ai pas trop l’air d’une pute… Quelle vulgarité. Mais elle peut m’être utile malgré tout… Je m’avance vers lui. Poignée de mains et échange de sourire glaciale. Je m’avance vers la demoiselle et lui fais mon plus classe baise main :
« – Voilà une bien charmante, damoiselle. Je vous suis reconnaissait de l’avoir laissé venir. Mais elle va certainement éveiller des jalousies… »
Le père s’en va sans mot dire, la fille rougit. Je la laisse seule pour le moment, je reviendrais la voir plus tard. Comme cela elle se dira que je me suis rappelé d’elle, ça flattera son ego.

Je continue donc les présentations, discute avec divers membres de la société de chose et d’autre. Enfin je trouve un instant pour moi. Je repère la jeune fille, elle est au buffet, l’air un peu perdue. Parfait. Je m’approche l’air pensif. Je me sers au buffet sans la regarder. Elle m’adresse un regard en coin. Je lui retourne son regard :
« – Oh, mais vous êtes la fille de ce cher délégué syndical ! Nous n’avons pas été présentés je crois. Appelez moi François. Et vous, comment vous prénommez-vous ?  »
« – Euh, je… Je m’appelle Jessy. »
« – Un fort jolie nom pour une fort jolie femme. »
Elle a l’air d’apprécier. J’ai pris le soin d’appuyer sur le terme femme, ça plait toujours au fillette d’être traitée ainsi :
« – Dites moi, qu’étudiez-vous ? »
« – Et bien je dois passer mon bac cette année… »
« – Vraiment ? Quel age avez-vous ? »
« – Bientôt dix-huit. »
Je feins la surprise :
« – Et bien, on ne dirait pas ! Vous paraissez tellement mature… »
Elle rougit :
« – Merci. »
« – Mais de rien, c’est mérité. Et vous avez des projets ? »
« – Oui, je veux étudier la psychologie. »
« – Ah. Vous voulez aider les gens ? »
« – Non, je préfères étudier le fonctionnement des personnes, des sociétés. »
Je glisse sans avoir l’air de rien :
« – Étudier leur perversion, aussi ? »
Elle rit :
« – Et bien, ça aussi, oui. »
Nous restons silencieux un moment. Enfin je dis :
« – Dites moi, vous avez l’air d’une personne intelligente et fine. Voudriez-vous me donner votre avis sur certains de mes écrits ? »
Elle est étonnée, mais flattée. Un bon point pour moi :
« – Et bien, oui, ce serait un plaisir. »
Je fais mine d’être gêné :
« – Je dois vous avertir que certains sont assez osés… Et cela doit rester un secret, je n’ai pas encore pris la décision de les publier. »
Elle rit à nouveau :
« – Vous savez il en faut beaucoup pour nous choquer, nous les jeunes ! »
Je pense intérieurement : Attends de lire… Elle ajoute :
« – Et je sais garder un secret, ne vous inquiétez pas. »
Elle me tends son petit doigt. Je la regarde sans comprendre. Elle sourit et dit :
« – Il faut se tenir par le petit doigt pour sceller un secret. »
« – Ah. »
Je m’exécute. Bon je dois avoir l’air ridicule j’espère que personne ne nous regarde…
« – Je vous le donnerai d’ici la fin de la Garden Party, à plus tard ! »
Je lui fais un petit signe avant de retourner à mes affaires.

Enfin la fin de la Garden Party s’approche. Je piaffe d’impatience, je veux mettre un point final à la première partie de mon plan, ma vengeance. Je vais chercher un recueil de récit dont certains érotiques voir carrément porno. Je ne sais plus quel imbécile me l’avait donné en espérant que j’édite son torchon. Mais le niveau sera suffisant pour une fille d’ouvrier comme elle. Je griffonne sur un carton :
« – En souvenir de nos tendres nuits, très chère Anne. Ton François. »
Je glisse le carton dans les première page de façon à ce qu’il dépasse. Puis je me dirige vers elle :
« – Vous vous en allez, très chère ? Quel dommage… »
Je lui fais un nouveau baise-main. Son père me mitraille du regard. Je jubile. Attends que j’ai fait de ta fille une catin. Une de ces trainées qui vend son corps pour un sac de marque. Je lui glisse discrètement le livre dans la main et lui souffle à l’oreille :
« – Voilà le recueil que je vous avais promis. »
La carte tombe elle la ramasse. Elle rougit puis me la tend :
« – Je… Je crois que vous avez perdu ça… »
Je prend la carte et la regarde. Je fais alors semblant d’être fort embarrassé :
« – C’est, euh, une amie… »
Elle me regarde d’un air complice. Bingo, elle croit partager un secret avec moi, un pas de plus vers mon objectif. Je lui murmure alors :
« – Merci de garder ça pour toi, hein ? »
Nous croisons à nouveau discrètement nos petits doigts. Ça s’engage bien cette histoire… Enfin je rajoute en lui donnant ma carte :
« – Tu peux me contacter quand tu voudras me donner ton avis. Et pour te remercier on ira faire les magasins, une belle fille comme toi mérite de plus jolis atours… »

—– Elle —–

Et ben merde alors, si je m’attendais à ça !

Ce matin, mes parents m’ont forcée à aller à la fête que le patron de mon père fait chaque année. Ça fait trois ans que j’y échappe. Mais là pas moyen. C’était une sorte de punition qu’ils m’infligeaient parce que j’étais rentrée tard l’autre soir. Faut dire que j’étais avec Ben et quand je suis avec Ben je ne vois pas le temps passé. Et puis, c’est les vacances après tout.

Bef, ils m’ont traîné là et je n’en avais pas envie. Je faisais la tête et je n’avais fait aucun effort sur ma tenue vestimentaire. Mes parents se sont mis à discuter avec des collègues de mon père. Mon petit frère et ma petite sœur jouent avec des gosses de leur âge et moi je m’emmerdais ferme. Je me promenais dans la propriété du patron de mon père. C’était vraiment pas mal. Et puis le patron de papa, la classe ! En arrivant, il m’a pris la main et m’a fait un baise main comme à une star. J’en ai même rougi. Je ne m’ y attendais pas.

Il est ensuite revenu à la charge. Comme si je ne le voyais pas venir avec ces gros sabots. Il m’a balancé pas mal de compliments puis on a parlé de mes futures études de psycho. Papa n’était pas content que je parle avec son patron alors je vous ai décoché mon plus joli regard ravageur et vous m’avez même prise furtivement en photo (ci-joint). Vous m’avez demandé de vous donner votre avis sur un livre. Vous pensiez vous lancer dans l’édition et vous aviez besoin de l’avis de quelqu’un comme moi. Pourquoi pas.

Avant de partir, vous me donnez discrètement le livre. Une carte en tombe. Elle était destinée à une certaine Anne. Je vous la rends et vous semblez gênée. Mais je vous ai promis le silence et je vous ai fait mon truc des petits doigts croisés. Quand je pense que j’ai fait faire ça au patron de papa. Je suis vraiment fortiche.

On est rentrée. je me suis enfermée dans ma chambre et j’ai lu le livre que vous m’avez passé. Des histoires de cul plus ou moins porno mais rien de bien jouissif. Je l’ai mis dans un coin et je me suis endormie.

Plusieurs jours sont passés. J’ai passé pas mal de temps avec Ben. Un jour, nous étions dans ma chambre et il est tombé sur le livre. Il en a lu quelques pages : « Tu lis ça toi ? C’est nul ! T’as eu ça où ? »

J’ai rougi c’était plus fort que moi. J’ai bégayais une réponse qui n’a pas eu l’air de le convaincre. Il me repoussa sur le lit et me dit : « Si t’aime les histoires de cul, je vais t’en servir ma petite… »

Il partit et je me suis à relire le livre. Il y avait deux ou trois trucs un peu osés mais c’était surtout vieillot. Cela dit, je l’ai fini en mettant la main dans ma culotte et en me caressant. Et si je vous contactais ? Après tout c’est ce que j’avais promis. Et puis ça me changerait un peu pour ces fins de vacances.

Je prends votre carte et je ne sais quel numéro faire. Le portable c’est peut être un peu trop. J’appelle le numéro de votre entreprise. Je tombe sur une voix de femme qui me dit que vous êtes en rendez-vous extérieur. Elle me demande mon nom et si je veux laisser un message. Je ne sais que répondre alors je raccroche. Je me lance, j’essaie le portable mais je tombe sur votre répondeur et j’improvise un message : « Bonjour… Heu… Bonjour heu… François… C’est Jessy, Jessy Chartier… Je vous appelle pour le livre… Je ne sais pas si vous vous rappelez de moi… A la Garden party… Le livre… Je l’ai lu… Et… Je vais peut être vous envoyer un message sur Internet ce sera plus simple. Au revoir heu… Au revoir ! »

Je me suis aperçue que je ne connaissais même pas votre nom. Vous appelez François c’était un peu familier pour appeler le patron de mon père. Je ne vais tout de même pas demandé à papa comment s’appelle son patron. Je m’installe face à l’ordinateur et j’écris mon message.

« Bonjour Monsieur,

Comme promis j’ai lu le livre que vous m’avez donné. C’est pas mal même si je n’ai pas trop aimé. Ce n’est pas les scènes chaudes qui m’ont gênée – j’en ai vu d’autres – mais c’est le style. On n’écrit plus comme ça maintenant. On dirait un livre du siècle dernier. Je vous donne mon avis comme ça mais je ne m’y connais pas trop non plus.

Bon et ben j’espère que j’ai fait ce que vous attendiez de moi.

Jessy Chartier. »

J’ai relu mon message plusieurs fois avant de l’envoyer. Comme si je pressentais quelque chose. J’ai alors ajouté :

« Voulez-vous récupérer le livre ? »

Et j’ai envoyé le message.

Le soir, je sortais avec mes copines du lycée et j’ai commencé à me préparer.

Proposée par Talis Cat

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